Le Fleur de CBD, qui a commencé comme un mouvement populaire, est rapidement devenu une chose que tout le monde connaît ou dont on a entendu parler. L’industrie explose grâce à l’attrait du CBD en tant qu’hybride naturel et bien toléré de complément médical. Cependant, bien que le CBD soit généralement bien toléré, son large éventail d’actions pharmacologiques exige une certaine prudence, et ce n’est certainement pas une promenade de santé comme on le dit souvent.
Comme c’est le cas pour de nombreux produits de consommation à la mode avant lui (un exemple récent notable étant les produits de vapotage), le marché dépasse la recherche. Pour combler cette lacune, les entreprises et la communauté des profanes s’appuient sur un corpus limité de recherches, dont la plupart sont difficiles à comprendre dans leur contexte sans un bagage approprié. Cela laisse non seulement place à des interprétations erronées, mais aussi à des recherches qui ne sont pas accessibles au grand public.
Mais la science rattrape lentement son retard. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur une publication du mois dernier qui aborde deux préoccupations majeures de la communauté CBD : les effets indésirables et les interactions médicamenteuses. L’article passe en revue les données cliniques de deux formulations pharmaceutiques, Sativex (CBD et THC) et Epidiolex (CBD uniquement).
Effets indésirables
Les auteurs présentent le profil des effets indésirables signalés pour l’Epidiolex, qui va de la sédation, la diarrhée, la diminution de l’appétit, la perte de poids et l’insomnie à des effets plus graves tels que la perte de poids, l’infection et l’augmentation de l’activité hépatique. Il convient de mentionner que les doses utilisées dans ces essais cliniques sont beaucoup plus importantes que ce qui est commercialement abordable, et que les patients concernés sont des épileptiques qui continuent à prendre leurs médicaments tout au long de l’essai.
Les auteurs reconnaissent l’étroitesse du contexte. La quantité de CBD consommée, la fréquence de consommation et le mode de consommation (vaporisation, teintures, etc.) varient beaucoup d’un consommateur à l’autre. Ainsi, même si les chiffres ne reflètent pas entièrement le marché occasionnel, ils justifient néanmoins la vigilance.
Interactions médicamenteuses : Le cytochrome P450 et au-delà
Les effets indésirables signalés sont également communs à d’autres médicaments, notamment les antidépresseurs, les médicaments de chimiothérapie, les anti-inflammatoires et bien d’autres qui sont courants dans la population générale. Les personnes qui utilisent le CBD pour un effet thérapeutique peuvent prendre régulièrement un ou plusieurs de ces médicaments courants, et l’utilisation conjointe du CBD peut augmenter le risque d’effets secondaires potentiels et/ou les aggraver.
Votre corps est rempli d’enzymes – des molécules qui accélèrent les réactions chimiques. Certaines sont chargées de contribuer à la création de substances chimiques dans votre corps, tandis que d’autres sont chargées de les décomposer. La plupart des médicaments, y compris les produits pharmaceutiques, sont décomposés par une famille d’enzymes appelée cytochrome P450 (ou CYP450 en abrégé). Différents produits chimiques peuvent augmenter ou diminuer l’activité de certaines enzymes CYP450, ce qui affecte la capacité de votre corps à décomposer les produits chimiques qui sont normalement décomposés par ces enzymes. À titre d’exemple, vous avez peut-être vu des avertissements sur certains flacons de médicaments indiquant d’éviter de boire du jus de pamplemousse. Certains médicaments contre le cholestérol, appelés statines, sont dans ce cas. En effet, l’une des substances chimiques contenues dans le jus de pamplemousse réduit l’activité de l’enzyme CYP450 3A4, qui est responsable de la dégradation des statines (entre autres). Par conséquent, votre organisme ne décompose pas le médicament aussi rapidement, ce qui entraîne des taux plus élevés de médicament dans votre système. Ceci est potentiellement dangereux et peut augmenter le risque d’effets indésirables.
Il a été démontré que le CBD inhibe (réduit l’activité) de nombreuses enzymes CYP450 responsables de la décomposition des médicaments, notamment CYP3A4 et CYP2C19, qui décomposent de nombreux médicaments différents tels que les antidépresseurs, les anticoagulants (warfarine) et les médicaments de chimiothérapie, pour n’en citer que quelques-uns (l’article comprend une longue liste d’exemples). En outre, lorsque le CBD est décomposé dans l’organisme, il est converti en d’autres substances chimiques (appelées métabolites) qui affectent également les enzymes corporelles, dont certaines en dehors du CYP450, responsables de la décomposition de médicaments tels que l’ibuprofène et l’acétaminophène, qui sont tous deux des médicaments en vente libre très courants. En conséquence, les auteurs de l’article notent un risque accru d’effets secondaires liés aux médicaments pris en même temps que le CBD, et recommandent aux médecins de surveiller les patients qui prennent du CBD en même temps que des médicaments, afin de détecter les effets indésirables et la toxicité.
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